Les JoYeux Vignerons de Wolxheim à Wangen par wangemer Je suis de l’Alsace.
Je suis de l’Alsace, de cette terre féconde
Où l’on ne parle pas français comme tout l’monde.
Je suis de l’Alsace, mon accent me trahit,
Dis-moi, pourquoi est-il objet de moqueries ?
Je suis de l’Alsace, où tout vous émerveille,
Où depuis sa montagne, Sainte-Odile veille.
Je suis de l’Alsace, très heureux de mon sort,
Y penser seulement et mon cœur bat plus fort.
Connais-tu cette Alsace qui s’étire le long du Rhin ?
Où jadis un roi s’exclamait : « Quel beau jardin ! ».
Ses maisons coquettes, ses colombages fleuris,
Ses coteaux de vignes où le raisin mûrit,
Et tous ses châteaux qui se dressent hauts et fiers,
Surplombant partout des forêts de sapins verts.
Ses rivières, ses lacs, ses champs de blés garnis !
Témoignent à tout passant : il fait bon vivr’ici !
Je suis de l’Alsace, écoute-moi bien l’ami,
Qui a connu dans le passé les pires ennuis,
Mon grand-père, tiens, tu peux le répéter,
A changé quatre fois de nationalité !
Sais-tu qu’un certain août 1942
Paraissait chez nous un sinistre décret ?
Cent trente mille des nôtres, de force furent enrôlés,
Schirmeck, Struthof, en as-tu entendu parler ?
D’accord avec toi, il faut tourner la page,
Et garder d’chez nous la plus belle image.
Je suis de l’Alsace, le meilleur pour la fin,
Où tout prête à la fête, où l’on ne manque de rien.
Nulle part mieux qu’ici on ne sait réchauffer ton cœur :
Les marchés de Noël, les corsos en fleurs,
Les fameuses Winstube, Saint-Nicolas et ses Mannele,
Sans oublier Pâques et ses Osterlammele
Je suis de l’Alsace, longtemps, longtemps encore,
J’pourrais vous citer ses richesses, ses trésors.
Ce pays béni où se croisent deux cultures,
Goethe et Descartes, deux pensées y perdurent
Ce n’est certes pas un hasard si elle abrite en son sein,
La Cour des droits de l’Homme, le Parlement Européen.
Cette Alsace, mon cher, efforce-toi de l’aimer
Crois-moi mon ami, elle l’a bien méritée.
Bernard Guntz