Bientôt à l'occasion de
la fête de la fontaine de Wangen vous serez servi à l'aide de pichets en étain.
Il faut savoir que c'est en Caldée et en Egypte que fut mise au point la réalisation de pièces en étain à usage alimentaire.
Un poinçon attestant le bon aloi était apposé.
Par la suite cet art se propagea en Europe et en Asie.
L'épuisement des gisements européens fait qu'actuellement la production d'étain est centralisée en Asie (60%) en Amérique du Sud(22%) et en Afrique.
Les moules pour couler l'étain coûtaient très cher mais étaient utilisés de génération en génération.
Les objets fabriqués étaient très divers (religieux ou à usage domestique) et souvent très décorés surtout à partir du XVII è siècle.
En France,le roi avait interdit l'utilisation de l'or et de l'argent pour fabriquer la vaisselle.
Pour la première fois à Strasbourg,en 1368,les potiers d'étain sont mentionnés.
Ils font partis de la corporation des maréchaux jusqu'à la dissolution de toutes les corporations en 1789.
L'activité des fondeurs d'étain était réglée par ordonnance.
Après un apprentissage qui durait 3 ans,le jeune ouvrier devenait compagnon et voyageait plusieurs années.
Le chef-d'oeuvre achevé,il devenait maître.
Les fondeurs d'étain à Strasbourg étaient
9 au XVè siècle
16 au XVI è siècle
61 au XVIIè siècle
49 au XVIIIè siècle
24 au XIXè siècle
1 au XX è siècleLes raisons du déclin sont l'apparition de la porcelaine qui revenait moins chère et en 1870 la concurence allemande.
Les pichets,cannettes et brocs en étain sont de deux types différents.
L'un en usage à la fin du XVI è et au début du XVII è siècle présente la forme d'une cruche à large base et panse
dont le col s'amincit.
La cannette et le broc alsaciens sont cylindriques et se distinguent des productions allemandes par une bande
et des rainures au milieu du corps.
Les anses des cannettes et des brocs sont toujours plates.Le fond à l'intérieur présente fréquemment un médaillon
en relief.
Il y avait plusieurs poinçons sur ces étains
Les poinçons de contrôle de la ville de StrasbourgIls montraient la qualité de l'étain.
On peut établir 3 distinctions d'étain.
-Fleur de lys,l'étain est fin (90% d'étain pur) le métal est blanc.
-Demi-fleur de lys,l'étain est commun et de loin le plus employé,il comporte une proportion de plomb (10 à 20 %)
le métal est terne mais encore de bonne qualité.
-Ecusson ville de Strasbourg,l'étain comporte 30 à 40 % de plomb.
Il est baptisé "clairétoffe" ou "étain mort" (gris sombre et sans éclat).
Seules les deux premières catégories étaient autorisées dans l'usage alimentaire.
Les poinçons des fondeurs d'étain ou de maîtreJusqu'au XVIII è siècle on trouve les initiales dans un cercle,un écusson,un ovale,une cartouche.
A partir du milieu du XVIII è siècle à côté de l'écusson on trouve le nom en toutes lettres.
Cet écusson à la forme d'un ovale avec une figurine d'ange,tenant d'une main une épée.
A la fin du XVIII è siècle surgit la banderole.
Les poinçons de jaugeage pour les cannettes,brocs ou mesuresCes poinçons s'appliquaient sur l'anse.Ils ont la forme d'un écusson renfermant un tonneau surmonté
de l'écusson de la ville.
Sous la révolution on trouve un bonnet phrygien avec les lettres RFST.
Le jaugeage était marqué en outre par une pointe d'étain horizontale.
Les poinçons de propriétaireQuelques étains les portent.
-Lettres gravées du nom du propriétaire
-Poinçons représentants des maisons seigneuriales
-Hôpitaux,couvents,aubergistes,corporations...
En résumé il existe 4 poinçons dont 2 sont obligatoires:
Poinçon de contrôle de la ville et poinçon de maître.
Bibliographie:
"Les étains strasbourgeois du XVI è au XIX è siècle."
Adolph Riff